Nicolas Pesquier est un artiste dont nous suivons le travail depuis quelques mois. Nous sommes sensibles à ses œuvres colorées et pleines de vie. Son travail graphique a attiré notre attention, c’est pourquoi nous voulions lui poser quelques questions sur son parcours de vie, son activité de peintre ainsi que ses inspirations.
Il nous accueille directement à son atelier situé dans « l’immeuble », un lieu de création et de diffusion d’art contemporain sur 4 étages aux 12 traverses de Magnan, dans le troisième arrondissement de Marseille.

Nicolas a étudié aux Beaux-Arts de Rennes, après avoir obtenu son diplôme il a intégré une résidence d’artistes pendant un an. Il s’agit d’un espace d’exposition et un bureau d’organisation de projets d’art contemporain basé à Rennes bénéficiant du label « centre d’art contemporain d’intérêt national », 40mcube.






Par la suite, Nicolas est venu dans le sud, d’abord sur Aix-en-Provence, puis Marseille. Il a porté son regard sur la peinture et le motif depuis le plus jeune âge.
« J’ai commencé à m’intéresser aux motifs parce qu’il y a souvent une petite histoire derrière chaque motif, par exemple le camouflage a été inventé par des peintres français pendant la Première Guerre m ndiale. Fernand Léger a fait partie d’un commando qui peignait les positions pour les dissimuler aux yeux de l’ennemi. C’est devenu un uniforme militaire et enfin ça s’est inscrit dans la mode. J’aime beaucoup l’Histoire et notamment ces petites histoires.


Second exemple, le pied poule nous ramène en É osse au XIXesiècle. Chaque maison à son propre tartan, son propre motif tissé, les bergers écossais refusaient de faire partie de cette guerre de clan donc ils avaient décidé de porter le pied de poule. Un motif, qui pour le coup, faisait une appartenance à une non-appartenance. »


Nicolas se servait donc de ce qui existait déjà pour créer ses propres motifs. Aujourd’hui il entretient un lien étroit avec le textile puisque c’est le support qu’il utilise pour créer ses œ vres. Sa pratique de la peinture relève également du geste donc on peut également parler de performance. Il y a quelque chose de corporel et de presque chorégraphique puisqu’il va manipuler le tissu directement au sol pour le peindre.






La magie s’opère à travers un jeu de transparence réalisé par chaque pli enduit de peinture et permet alors de réaliser la composition de l’œuvre. Le tissu est ensuite rincé, cela rajoute un élément aléatoire au résultat final, car la couleur est délavée et permet à la matière textile de conserver sa souplesse. « Il y a une part de hasard que j’aime bien, il y a une idée de non–choix. J’aime bien ne pas avoir le choix et attendre de voir ce que le hasard va créer. Les accidents sont donc tout autant intéressants que ce qui est réussi.”
Nicolas Pesquier a donc un rapport fort à la mode, plus particulièrement au design textile ainsi qu’a l’aspect décoratif de ce que peuvent représenter ses œuvres. Il récupère des objets tels que des nappes, torchons ou encore des taies d’oreiller pour les magnifier.








« En arrivant à Marseille, j’ai découvert que les poubelles étaient absolument formidables et j’ai récupéré pas mal d’objets que je trouvais dans la rue. Ce qui m’intéresse en plus de tout ça, c’est qu’il s’agit d’objets usés, utilisés, du quotidien que tout le monde a. En dehors du simple fait que ce soit une peinture, c’est aussi un objet détourné. Je récupère également des draps issus de l’hôtellerie dans un pressing à Rognac. »
Nicolas nous inspire et nous continuerons de suivre son travail de près.
Instagram : @nicolaspesquier
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