CULTURE : La Friche en deux expositions

Le monde de la culture étouffe depuis plus d’un an, mais elle n’a pas dit son dernier mot. C’est avec deux nouvelles expositions accessibles aux professionnels et sur prise de rendez-vous que La Friche permet à la culture de reprendre un peu de souffle ! La culture a de super pouvoirs, ceux d’éveiller les consciences, transmettre et partager. Ouvrir son esprit à la compréhension du point de vue d’un artiste et de son parti pris permet à nos âmes d’être nourries. 

Bien sûr, chacun est libre de choisir sa nourriture, alors pourquoi donner de l’importance à la culture ? Et bien parce qu’elle permet de comprendre les lois universelles et naturelles de ce monde. Des lois immuables qui nous permettent de nous remettre en question. De chercher un sens à nos existences et de réfléchir à ce qu’elle peut nous apporter en termes de vérité.

La vérité trouve sa source dans une information qui permet à notre esprit, notre âme et notre corps d’être en harmonie. La culture à cette capacité à nous faire comprendre qu’il y a plus. Que certaines choses se passent dans l’invisible. La lumière est accessible à qui veut bien la chercher et ce sont nos valeurs qui jouent le rôle d’intermédiaire. Cette culture que nous laissons entrer dans nos cœurs véhicule des messages que nous sommes libres d’interpréter à la lumière de nos principes. Elle nous fait nous mettre en relation avec l’intelligence infinie et nous permet ainsi de rentrer dans notre destinée. 

La Friche : Touche-moi

De Sophie Bueno-Boutellier en collaboration avec Caetano ainsi que de la participation de Won Jin Choi. Mais encore de La Gousse, vous accueille pour découvrir sa toute dernière exposition jusqu’au 16 mai 2021.

Venant de pratiques ancrées dans le sol, liées à la sculpture et à l’installation, Sophie Bueno-Boutellier envisage la peinture comme une manière de refonder son é hos artistique depuis son installation à Marseille en 2018. Dans un mouvement d’élévation verticale, elle engage tout son corps dans la peinture, peignant à mains nues dans un contact direct avec la toile. La peau joue ici un rôle fondamental non seulement comme surface d’adhérence des pigments colorés, mais aussi comme zone tactile, poreuse aux éléments extérieurs comme aux grains de la toile. (…)

Le travail de Sophie Bueno-Boutellier revêt une dimension résolument mystique que renforce l’élévation cathédrale de l’espace d’exposition du PanoramaElle le transforme en moment de communion collective. Touche-moi fournit en effet l’occasion de repenser le principe exposition à l’aune des changements anthropologiques majeurs que nous connaissons actuellementCela remet la relation à l’autre au centre des enjeux. 

À l’aide de plusieurs complices venant d’univers très différents, touche-moi, va en effet se déployer sur quatre mois

Pas de vernissage ni finissage, mais dans une temporalité aux intensités variéesÀ la manière d’un espace habité dans lequel on pourra danser, boire, manger, chanter… et s’émouvoir. »

(Une proposition de Fræme)

La friche : En Attendant Omar Gatlato

Regard sur l’art en Algérie et dans sa diaspora. Commissariat : Natasha Marie Llorens. L’exposition est également à découvrir jusqu’au 16 mai 2021 à la friche.

(Une proposition de Triangle France — Astérides)

En attendant Omar Gatlato est aussi le titre de l’ouvrage publié en 1979 par Wassyla Tamzali, avocate algérienne, écrivaine et féministe, consacré aux débuts du cinéma expérimental algérien. En associant des références à la pièce de théâtre de Samuel Beckett en attendant Godot et au film de Merzak Allouache, l’autrice expose sa double sensibilité et ouvre une piste conceptuelle importante. Ces deux portraits d’antihéros s’efforçant de trouver un sens à la vie de tous les jours éclairent la manière dont les artistes et les cinéastes se confrontent à la décolonialité et à la critique des régimes de savoirs européens.

Les œuvres des vingt-neuf artistes présentées dans l’exposition offrent des représentations diverses, instables et polyphoniques de la vie en Algérie et dans sa diaspora. Rigoureusement critique dans leur relation à l’héritage formel du colonialismeDéconstruisant des notions telles que l’orientalisme ou le monument, les œuvres représentent la réflexion de plusieurs générations d’artistes sur leur sociétéIls témoignent de la façon dont l’art continue de penser la décolonisation.

Les huit années de lutte de l’Algérie pour son indépendance (1954 – 1962) sont associées à l’euphorie révolutionnaire et aux combats antiracistes et indépendantistes des années 1960 et 1970 (que l’on pense aux actions du Congrès national africain contre l’apartheid, aux liens tissés avec les Blacks Panthers ou encore avec le nationalisme basque…). Au cours des cinquante dernières années, l’héritage politique s’est durci en un système de parti unique fondé sur une mythologiserions de la guerre

Les artistes algériens opposent à cette mythologie nationale une expérience quotidienne des espaces publics et privés

Que ce soit dans leurs œuvres, ou pour certains, depuis février 2019, avec leurs propres corps, dans la rue. Cette exposition témoigne de combats et d’engagements multiples pour l’émancipation dans toutes ses formes d’expression.

Les artistes présents pour cette exposition à la Friche.
Mohamed Aksouh, Arezki-Aoun, Kader Attia, Louisa Babari, Baya, Fayçal Baghriche, Abdallah Benanteur, Mahdjoub Ben Bella, Adel Bentounsi, Halida Boughriet, Nasser Bouzid, Fatima Chafaa, Hakima El Djoudi, Hassen Ferhani, Abdelkader Guermaz, Mohammed Khadda, Mourad Krinah, Nawel Louerrad, Amina Menia, Ahmed Abdelaali Merzagui, Lydia Ourahmane, Sadek Rahim, Sara Sadik, Zineb Sedira, Massinissa Selmani, Fella Tamzali Tahari, Djamel Tatah, Hellal Zoubir, Sofiane Zougga

La Friche : ENTRÉE JOBIN
Piétons & billetterie

41 rue Jobin
13003 Marseille

La friche : ENTRÉE SIMON
12 rue François Simon
13003 Marseille
(piétons, livraisons et parking restreint)

Nicolas Lopez

Ici, d’autres idées et bons plans pour découvrir la culture marseillaise

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