La création se manifeste vraiment sous plusieurs angles. En effet, elle trouve refuge auprès de personnes qui veulent bien se lancer à sa poursuite. La créativité se travail intentionnellement, que nous soyons artiste ou pas. Bérengère est la créatrice de la marque Coquilles Vides. Il s’agit de bijoux “effet-mer”, ils s’altèrent et se transforment avec le temps, qui leur confèrent une aura particulière.
Berengere s’est confiée à nous à propos de ses adresses marseillaises favorites mais encore à propos des personnes qui l’inspirent le plus. Découvrez son univers méditerranéen unique et singulier.
Laissez-vous inspirer,
Ichtus Magazine
Premièrement, présentez-vous.
Bérengère
Je suis Bérengère, j’ai 29 ans, je partage mon temps entre Paris, les Sables-d’Olonne et le sud de la France avec mon mari Thibaut. Il m’aide sur Coquilles vides.


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Pourquoi des bijoux avec des coquilles vides ?
Bérengère
Au départ c’est parti d’une blague, et ça l’est toujours un peu : pourquoi acheter des centaines d’euros un bijou avec un cauri qui vient de l’autre bout du monde quand on pourrait porter un coquillage de sa plage, voire de son assiette ! Thibaut a doré le creux d’une palourde et me l’a envoyée en photo, j’ai trouvé ça beau, ce qui m’arrangeait pas mal évidemment. C’était toujours aussi drôle, mais c’était esthétique. De fil en aiguille nous avons doré des moules parce que je trouvais ça hilarant de faire porter des moules aux oreilles de mes copines.
On les dorait à la bombe et on les vendait 15-20 € avant de vraiment se projeter sur une marque et de se dire qu’on ne pouvait pas utiliser de la peinture en bombe aérosol à grande échelle. On recycle les coquillages de notre assiette — huîtres, couteaux, bulots, pétoncles, saint-jacques, etc. — par conséquent, il fallait que le procédé de dorure soit tout aussi écologique. En effet, nous avons pris un cours de dorure et Thibaut a commencé à dorer à la feuille d’or toutes les commandes.
Depuis un an, on ne fait plus que de la dorure avec feuille d’or 22 carats et on a fait appel à une doreuse professionnelle qui a son atelier à Paris.


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D’où tirez-vous vos inspirations ?
Bérengère
Là je crois que c’est clair : de la mer, de l’océan, des plages, des pêcheurs et mareyeurs, des restaurants de fruits de mer et de tout ce que je croise sur le sable ou sur un bateau, c’est infini !
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Quelles sont vos adresses préférées à Marseille ?
Bérengère
Elles sont évidemment tournées vers la mer !
- À Marseille je passe du temps aux Goudes que j’adore. Je me suis promis d’y aller chaque année au moins une semaine. Je loue « le Cabanon des Goudes », un petit cabanon merveilleux, décoré par deux couples formidables que j’adore et qui ont pléthore d’adresses à vous donner. Il faut appeler Dédé le pêcheur justement. On trouve son numéro facilement auprès des locaux. Il charge sa pêche dans sa camionnette et vient aux Goudes. Là, on achète « au cul du camion », la prise de la matinée. Poulpes, lottes, grondins, turbots, Saint-Pierre : la folie !
- Deuxièmement, l’association @bouillabaisse_turfu, qui privilégie la pêche locale et la « cuisine marine durable », tout ce qu’on aime et qu’on prône également. Vous pouvez vous joindre à eux pour aller découvrir le marché aux poissons du vieux port et en apprendre davantage sur les différents pêcheurs et leurs techniques de pêche ou embarquez avec eux sur un vieux gréement marseillais pour une soirée ou une journée. Ils font une bouillabaisse à emporter concoctée par le chef “Christian qui à Marseille” (meilleure table 2021 du Fooding) avec les poissons locaux. Il suffit de remplir un formulaire et il vous contacte quand il en prépare. Plus frais tu ne peux pas.
- Enfin, Chez le Belge, dans la calanque de Marseilleveyre, rien que pour la rando qu’il faut faire pour s’y rendre, tôt car après il n’y a plus de place, et découvrir ce cadre ahurissant de beauté. On y mange des pâtes au bolo basiques, mais ce Belge-là pourrait nous faire tout avaler pour s’attabler sur sa terrasse et contempler le décor.


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Quelles sont les 5 personnes qui vous inspirent le plus ?
Bérengère
- D’abord, ma mère évidemment pour son indépendance, sa capacité de travail et son bagou extraordinaire.
- Marie Godfrain, journaliste spécialisée dans le design, engagée et brillante.
- Leandra Medine Cohen, journaliste américaine à l’humour et au style décapants.
- Ensuite, Emmanuelle Marie, mon amie mareyeuse, capable de jongler avec mille contraintes et mille projets en même temps, qui prêche la bonne parole de la petite pêche sans relâche.
- Enfin, Virginie Despentes, pour m’avoir donné la pilule bleue du féminisme, soulever mon cœur et retourner mon cerveau dès que je la lis.


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Ichtus Magazine est un magazine spirituel.
Avez-vous un lien quelconque avec la spiritualité ?
Bérengère
Je n’ai pas de lien avec la spiritualité.
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Par ailleurs, où vous voyez vous dans 5 ans ?
Bérengère
Je me vois partager mon temps entre Paris et Arles, une ville que j’aime profondément.
En effet, avoir développé Coquilles Vides et faire passer ce projet à l’étape suivante, peut-être avoir développé un journal gratuit autour de la mer et de sa protection. Continuer naturellement ce qu’on a commencé.


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Quel conseil donneriez-vous à une personne qui a envie de se lancer dans la création (de bijoux, de mode, d’art… etc.) ?
Bérengère
Je pense qu’il faut se lancer même quand tout n’est pas parfait, même quand tout n’est pas finalisé. Instagram et Internet le permettent aujourd’hui. Lancer sa page, montrer son univers puis tâtonner ! Revenir en arrière, l’expliquer, avoir une communication transparente. À moins de vouloir monter une boîte avec des business angels et des gros sous, il y a mille manières de se lancer aujourd’hui et démarrer doucement. Mais démarrer quand même ! En effet, tant de gens ont des idées. La différence, c’est ceux qui les concrétisent.
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Quel est votre rapport à la Méditerranée ?
Bérengère
Étant de Nantes, je suis une fille de l’Atlantique et de l’océan. En effet, mon rapport à cette mer a débuté en Grèce puis en Italie. C’est tout de suite devenu synonyme de paradis, de vacances, de chaleur mais encore de générosité.
Par ailleurs, j’adore la Méditerranée, car elle rassemble une culture commune que se partagent de nombreux pays, j’aime le fait qu’une mer fédère.


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Enfin, avez-vous une dernière chose à nous raconter ?
Bérengère
Pour conclure, je dirais que nos bijoux sont « effet-mer », ce sont des coquillages, ils sont fragiles, imparfaits, tous différent, peuvent se briser et s’altérer. En effet, si je ne suis pas une personne très spirituelle, nos bijoux le sont. Pour moi, ils sont poétiques.
Par ailleurs, vous pouvez suivre Bérengère sur Instagram : @coquillesvides





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