La spiritualité et la religion ne sont pas complètement opposées, mais pas exactement pareilles non plus. La première permet aux individus de se questionner sur le sens de leur existence, quant à la seconde, elle suppose une vision commune et collective en suivant une idéologie.
Quand nous nous posons des questions sur le sens de la vie et que nous cherchons à en savoir plus sur notre mode de fonctionnement interne, la spiritualité intervient. Cette dernière se manifeste quand une personne souhaite s’élever au travers des sphères du corps, de l’âme et de l’esprit. Elle intègre donc le développement personnel, mais aussi l’étude de la sagesse dans un cadre souvent lié à la philosophie. Elle est également connectée au monde du divin selon la vision de tout un chacun.e. En effet, la spiritualité enseigne fondamentalement qu’une part du divin se cache en nous, n’attendant que de se révéler pour entrer dans le parvis d’une destinée faite de rêves à accomplir et de dépassement de soi.
La religion, elle, dépend en réalité de notre propension à suivre des dogmes en fonction de nos croyances. Cette dimension rentre donc également dans la case de la spiritualité. La seule différence est que l’humain ne peut jamais égaler Dieu ou la divinité en question. L’idée de la religion est de donner une carte qui permet aux hommes et aux femmes d’avoir un socle sur lequel fonder leurs décisions en fonction de valeurs universelles. Finalement, la religion établit ses lois en fonction de l’éthique et d’une certaine obéissance que les religieux.ses doivent suivre à tout prix au travers de ces lois.
La religion et la spiritualité, deux faces d’une même pièce ?
La spiritualité indique donc que l’espèce humaine est capable du mieux. Elle va intentionnellement éloigner l’idée de « péché » ou d’enfer pour se concentrer sur une vision non dualiste. Rappelons que l’étymologie du mot « péché » signifie « faire une erreur », « manquer la cible ». D’ailleurs, Jésus déclare lui-même que par son sacrifice nous sommes des personnes justes et saintes. Est-il alors possible de croire que la Bible, ou tout autre texte religieux sont en réalité le moyen de comprendre que nous sommes déjà la lumière du monde ? Par ailleurs, Jésus était sans aucun doute une personne plus spirituelle que religieuse puisqu’il est venu défaire les lois religieuses du judaïsme.
Les textes religieux devraient donc plutôt se lire en fonction du contexte et non pas tels qu’ils se présentent. Quand nous étudions les textes sacrés, ces derniers dévoilent plutôt des vérités universelles sous forme de paraboles que nous pouvons intégrer afin d’en faire des habitudes, puis des attitudes saines. Comment établir cela sans spiritualité ? En effet, si les grandes religions enseignent des lois universelles au travers de métaphores, c’est que cela nous permet de chercher par nous-mêmes des réponses pour prouver l’existence de ces vérités fondamentales. La religion est belle, mais ses enseignements sont complètement dépassés si elle n’intègre pas une vision qui unifie tout ce qui compose ce monde.
Développer une vision non dualiste de toutes formes de religions ou de spiritualité, la voie à emprunter ?
Cette représentation suppose une unification de l’espèce humaine avec le cosmos et les animaux, mais aussi les plantes. En bref, tout ce qui vit. Le livre de Laurent Gounelle « Et tu trouveras le trésor qui est en toi » illustre parfaitement ces propos. En effet, l’écrivain établit un lien de cause à effet en ce qui concerne la nature de l’homme vis-à-vis de son ego et de son positionnement de dominateur. Nous lisons dans le livre que Jérémie, prêtre de la ville de Cluny y exprime un point de vue singulier. Il suggère que la présence de Dieu ou du divin en nous n’a rien à avoir avec une appartenance à un groupe ou à une communauté. Il affirme que notre volonté d’appartenir à des castes ou à des collectivités pour se sentir exister est en réalité le résultat de l’égo.
« Je n’appartiens pas à une Église, Alice, j’appartiens à Dieu. C’est l’ego qui pousse quelqu’un à se revendiquer catholique, bouddhiste ou musulman.
L’ego cherche l’appartenance à un camp pour se distinguer des autres et se désunir. Tout élan spirituel véritable vise au contraire à s’affranchir des appartenances, des identifications de l’ego, pour se relier aux autres, à l’univers, à Dieu. »
Laurent Gounelle « Et tu trouveras le trésor qui est en toi »
L’individu essaie donc de trouver son identité au travers d’une communauté religieuse ou spirituelle pour créer un sentiment d’appartenance. Au contraire, notre identité ne devrait pas reposer sur ce qui nous différencie, mais plutôt sur ce qui nous unit. Quand nous comprenons que nous ne sommes pas différent.e.s des autres être vivants, mais que nous sommes connectés, nous commençons à entrevoir notre nature divine, tout autant que celle des autres. Cet ADN n’est pas incompatible avec la religion, mais il est primordial que les discours se fondent désormais sur le fait que nous sommes déjà justes et saint.e.s. Il n’y a pas besoin d’être sauvé.e.s, nous le sommes déjà. Une religion en bonne santé ne nous fait pas croire que nous sommes des pécheurs et pécheresses irrécupérables, mais devrait plutôt nous aider à voir qu’il y a du divin en chacun.e de nous.
L’équilibre c’est comprendre que nous sommes des êtres spirituels qui vivent une expérience humaine.
Cela signifie que nous ne sommes pas parfait.e.s, mais qu’il est toujours possible de s’améliorer grâce à cette part de divin en nous. En réalité, les livres sacrés dévoilent comment l’ego et par conséquent le mental, ne nous permettent pas d’accéder à des royaumes plus hauts. Ils permettent également de comprendre que nos vies peuvent être belles si nous arrivons à le maîtriser d’une part, puis à en faire un allié d’autre part. Creuser les textes sacrés c’est accepter le fait qu’ils puissent profondément être philosophiques. C’est y réfléchir afin d’y déceler les lois universelles qui organisent ce monde. Reprises par les plus grandes religions, elles invitent à l’interrogation et semblent nous emmener sur un chemin déjà tracé et fait pour nous.
Voici un exemple que nous pouvons à nouveau lire dans le livre de Laurent Gounelle. Il s’agit du moment où Alice, amie de Jérémie, essaie de comprendre la Bible. Elle découvre au fur et à mesure de son apprentissage que les paraboles de Jésus sont en réalité des lois universelles qu’un certain Lao-tseu, un sage Chinois, avait déjà écrites à sa manière 600 avant l’apparition du fils de Dieu.
- « Lao-tseu : Quand le saint homme a tout donné, il possède encore plus.
- Jésus : Donnez, il vous sera rendu au centuple.
Même les propos les plus incompréhensibles, les plus inacceptables, étaient très voisins.
- Lao-tseu : Prendre sur soi les souillures du royaume […], c’est être le roi du monde.
- Jésus : heureux serez-vous si les hommes vous accablent de leur mépris.
Parfois, le vocabulaire était différent, mais les idées bien les mêmes :
- Lao-tseu : Le saint homme n’a d’autres désirs que d’être sans désir.
- Jésus : Veillez et priez, afin de ne pas entrer en tentation.
On retrouvait le même appel à l’humilité :
- Lao-tseu : Celui qui se met en vue reste obscur. Celui qui est satisfait de lui n’est pas estimé.
- Jésus : Si je me glorifie moi-même, ma gloire n’est rien.
- Lao-tseu : Se mettant à la dernière place, le saint homme se trouve à la première. […] Celui qui est fort et grand est dans une position inférieure.
- Jésus : Quiconque s’élève sera abaissé.
Tous deux regrettaient la difficulté de mettre en œuvre leurs idées :
- Lao-tseu : Mes préceptes sont très faciles à comprendre. Ils sont très faciles à suivre, mais le monde ne peut les comprendre ni les suivre.
- Jésus : Pourquoi m’appelez-vous « Seigneur, seigneur ! » et ne faites-vous pas ce que je dis ?
Tous les deux alertaient du risque de l’obsession matérielle.
- Lao-tseu : Il n’est pas de pire calamité que le désir de posséder.
- Jésus : Qu’il est difficile à ceux qui ont des richesses d’entrer dans le Royaume de Dieu !
… avec parfois des métaphores très proches, des mots très voisins :
- Lao-tseu : Une salle remplie d’or et de joyaux ne peut être gardée. S’enorgueillir parce que l’on est comblé de richesses et d’honneurs, attire sur soi l’infortune. Lorsque l’œuvre utile est accomplie et qu’apparaît la renommée, que la personne s’efface : c’est la Voie du Ciel.
- Jésus : Ne vous amassez pas de trésors sur la terre, où les vers et la rouille détruisent et où les voleurs percent et dérobent. Amassez des trésors dans le ciel, où ni les vers ni la rouille ne détruisent, et où les voleurs ne percent ni ne dérobent. Car là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur.
La même invitation à retrouver une âme d’enfant :
- Lao-tseu : Celui qui recèle en lui la grandeur de la Vertu ressemble au nouveau-né que les bêtes venimeuses ne piquent pas, que les fauves ne déchirent pas, que les oiseaux de proie n’enlèvent pas.
- Jésus : Quiconque se rendra humble comme ce petit enfant sera le plus grand dans le Royaume des cieux.
Ils semblaient même partager un certain regard sur la mort :
- Lao-tseu : Celui qui meurt sans cesser d’être a acquis l’immortalité.
- Jésus : Si le grain de blé ne tombe en terre et ne meurt, il reste seul : mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruits. […l Celui qui cherchera à sauver sa vie la perdra, et celui qui la perdra la retrouvera.
Ce soir-là, Alice alla se coucher très intriguée. Soit Jésus avait pompé Lao-tseu, soit leurs paroles peu claires pour elle contenaient une vérité tellement fondamentale qu’elle en était universelle. Et dans ce cas, elle était bien décidée à la décrypter. »
Bien entendu, le cheminement de chacun.e est libre, mais nous pouvons déjà affirmer que certains éléments de réponses se trouvent dans ces écrits. D’ailleurs, le rôle de la spiritualité est de nous aider à mieux en saisir le sens, mais aussi à les vivre. Associer les préceptes d’une religion à la spiritualité, et inversement, afin de comprendre que nous n’avons pas besoin de rencontrer Dieu, car il est déjà là semble sans aucun doute moins loufoque qu’il n’y parait. En realite, le tout est de savoir si nous faisons les choses par amour ou pour l’amour. L’amour des autres, de Dieu ou d’une quelconque divinité devrqit se faire sans obligation.
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Comment fixer de bonnes habitudes pour une vie saine ?
@ichtus_magazine.
Nicolas Lopez.
« sur le fait que nous sommes déjà justes et saint.e.s. Il n’y a pas besoin d’être sauvé.e.s, nous le sommes déjà. Une religion en bonne santé ne nous fait pas croire que nous sommes des pécheurs et pécheresses irrécupérables »
Par ce passage insinuez vous que le sacrifice de Jésus n’a aucune valeur car il a été fait parce que nois étions pécheur.
C’est ce que vous chantiez dans votre Instagram, dans votre église il y a quelques temps. Avez vous changé d’avis sur ça aussi ?
Merci de ne pas supprimé mon commentaire comme vous l’avez fait sur l’autre article
Le sacrifice de Jésus est il effectivement vain ? Pourquoi n’apporter vous aucune réponse je ne comprend pas