17 personnes, 17 définitions de l’âme

L’âme est un sujet complexe. Sensible. Nombreuses sont les personnes qui pensent qu’elle existe, mais n’arrivent pas à l’expliquer de manière concrète et précise. Est-elle de l’énergie ? Est-elle Dieu ? Serait-ce l’intuition ? La source de la vie ? Tout cela à la fois ? Quoi qu’il en soit, il s’agit d’un sujet suffisamment intéressant pour interroger diverses personnes, de différents milieux, sur la définition qu’ils donnent à ce mot.

En effet, artistes, mères, entrepreneurs, pères, réflexologues, yogis, spécialites feng-shui, chrétiens, et hypnothérapeutes répondent à cette question. Ils permettent un éclaircissement et ouvrent la voie à une compréhension de ce mot qui va au-delà des cultures, de l’environnement et des expériences. Par ailleurs, la spiritualité permet de renouveler la vision avec laquelle nous regardons le monde. Elle prend la forme de la personne qui décide de s’y intéresser et s’adapte aux vérités avec lesquelles ces dernières croient, sentent et pensent. Cette quête du soi fait également intervenir notre essence pure, autrement dit l’âme, ou conscience, pour les plus scientifiques d’entre-vous, afin de nous faire cheminer sur les parvis de notre destinée.

Lisez entre les lignes. Imprégnez-vous de leurs mots et découvrez comment ces personnes qui ne se connaissent pas et travaillent dans différentes sphères arrivent à expliquer ce qu’est le noyau de l’âme. Vous verrez effectivement que l’essence de cette dernière, sa pureté initiale et son intention viennent d’un même endroit, d’une même vision commune. En réalité, cela donne un indice sur le niveau de connexion que nous pouvons avoir les uns et les autres. Finalement, cela permet aussi d’affirmer que peu importe notre provenance ou nos croyances, la pensée de l’éternité, de l’amour et de ce qui est universel est inscrite en nous. Cela fait partie de nous en tant qu’ADN.

Benoît D’Onofrio, sommelier sobre

« Peut-être l’âme est-elle à la fois la mémoire et le moteur pour toute vie qui ne saurait encore renoncer à l’amour. »

Amélie Guyot, hypnothérapeute

« Âme, entre le dehors et le dedans, te voilà centrée. Comme divisée. Ni corps ni esprit, à qui regarde rapidement. À la jonction. Les deux consciences s’épousent dans un même champ. Autonomes et imbriquées comme l’union de deux couleurs où elles subsistent sans en faire une troisième, qui pourtant les englobent. Alors le dehors est dans le dedans.

Balancement de la nuit et du jour en soi, dans la succession des saisons intérieures. Chaque changement d’importance résulte d’une croissance d’une durée variable, suivi d’un incident, même mineur. Qui produit un basculement. Ta rencontre peut-être.

Évidence de l’alternance, d’incarnation en incarnation, comme rythme fondamentalement nécessaire à la vie. Et pourtant, couchée sous la rafale des cycles, tu persistes. Je dirais même qu’en s’épaississant, ton mystère se décharge. Aller. Venir.

Impalpables, tes 21 grammes occupent une place si grande qu’ils deviennent pour certains, une quête. Âme, je finirais bien par te rencontrer. Te sentir. T’approcher dans une nouvelle lenteur. Le temps n’est pas du tout ce qu’il semble être. Se laisser entrainer. Et puis faire l’expérience d’un glissement plus intérieur que la plus intérieure de mes cellules. À un certain niveau, le temps n’existe pas. Je suis. Tu commences à être présente. Me voici magnifiquement aux aguets de rien. Et de tout. »

Jordan Joévin, artiste

« Selon moi l’âme est une essence vivante qui existe à travers nous. On croit parfois à tort qu’elle est ce “nous”, mais elle est juste en nous et se nourrit de notre univers. Ce n’est pas notre identité ni notre personnalité, elle est en nous sans nous définir. C’est une énergie libre qui nous habite. Elle voit à travers nos yeux, elle grandit grâce à nos sensations. L’âme survivra après nous parce qu’elle nous relie les uns aux autres, et cela à une très grande échelle, celle de l’humanité. Elle permet le souvenir et donc elle permet l’immortalité. Nous l’incarnons plus qu’elle nous ressemble. »

Géraldine (RH) et Corentin Ledrogoff (éducateur). Leaders jeunes dans l’église Hillsong Marseille.

« Pour nous l’âme est ce qui anime un corps. C’est la partie invisible qui contrôle notre être visible et manifeste des besoins, des désirs physiques et des réactions émotionnelles. 

D’un côté spirituels, l’âme et l’esprit représentent les mêmes caractéristiques, ils ne meurent jamais contrairement au corps (Ecclésiaste 12:7 la poussière retourne à la terre, comme elle y était, et l’esprit retourne à Dieu qui l’a donné)

La Bible nous dit, dans 1 Thessalonicien 5.23, que nous avons tous été créés avec trois parties : un esprit, une âme et un corps :

“Et que le Dieu de paix vous sanctifie lui-même tout entier, et que votre esprit, votre âme et votre corps soient conservés complets, sans reproche, lors de la venue de notre Seigneur Jésus-Christ.

L’esprit anime le corps en relation avec Dieu, l’âme elle anime le même corps, mais en relation avec notre chair et le monde matériel. À Travers nos divers sens (la vue, le toucher, l’ouïe, l’odorat et le goût) l’âme a un impact avec le monde qui nous entoure, elle est dirigée par l’esprit qui lui est en relation direct avec Dieu. »

Irène Olczak, co-fondatrice du média PAUL.E, de la plateforme ésotérique EsoParis et du projet holistique 11:11

« L’âme c’est pour moi, notre essence la plus pure, vierge de conditionnements. Elle est là pour nous guider vers notre mission de vie. L’âme serait comme le conducteur de notre expérience, une dimension de notre être si forte qu’on la ressent parfois même sans connaître une personne. L’expression émotionnelle et énergétique de notre être. »

Julie Cabassu, cofondatrice de l’agence de communication Les Toquées de la Com

« L’âme est notre être le plus juste, le plus vrai, loin de l’ego ! L’âme choisit notre corps physique pour expérimenter et faire comprendre à chacun notre mission de vie. Une fois que l’on comprend l’existence de notre âme, et que l’on essaye de s’en rapprocher, la vie a une autre saveur, et ses difficultés, des peines et ses malheurs nous conduisent à la contacter. Aussi, devons-nous essayer au maximum dans cette société un peu folle d’être en harmonie avec le corps et l’esprit ! J’aime beaucoup l’expression elle oui il a une belle âme ! Cela signifie que la personne est sans jugement, non guidée par son ego, mais plutôt par une énergie d’amour. »

Pierre Galand, réflexologue

« L’âme, étymologiquement vient du mot souffle, c’est le principe de vie d’un être vivant. Selon mes maîtres à penser que sont Saint Thomas d’Aquin et Aristote, l’âme est le principe de vie qui anime tout être vivant. Les végétaux, les animaux, les hommes sont doués d’une âme 

En tant que réflexologue, prenant le pouls des personnes, je suis toujours impressionné par cette force vitale présente en chaque individu, on touche au sacré de toute personne, de ce souffle perceptible en tout être, autre mot pour parler de ce principe de vie qu’est l’âme.

Ce qui est frappant dans cette vision et cette perception de l’homme selon Aristote et ma pratique est de percevoir l’union intrinsèque entre le corps, l’âme et l’esprit ; ce qui nous informe à la fois que l’homme est plus que la matière, il y a en lui une part immatérielle et donc immortelle et en même temps le corps n’est pas une enveloppe, mais le rappel de cette union intrinsèque entre le corps et l’âme, qui fait dire à Blaise Pascal : « L’homme n’est ni ange ni bête, et le malheur veut que qui veut faire l’ange fait la bête. »

Anne-Sophie Tellier, accompagnatrice holistique pour aider à créer des intérieur sain

« L’âme correspond à notre moi profond, elle définit l’autre part de nous-mêmes, notre partie immatérielle, notre souffle vital – Feng – qui s’incarne dans la matière – Shui – pour donner vie. Elle nous relie à l’univers, au cosmos, à la nature et au vivant. »

Vanessa Santullo, Facilitatrice certifiée Access Consciousness 

« Je pourrais définir l’âme comme celle qui montre le chemin que nous sommes venus expérimenter. De mon point de vue, l’âme parcourt son évolution de vie en vie. La notion de mission de vie est entièrement liée au désir de l’âme qui guide l’être vers ce chemin. Nous sommes invités à œuvrer à plus de conscience, à sortir du pilote automatique et du contrôle véhiculé par le mental pour en percevoir les signes et la sagesse. »

Marion Bixio, enseignante en yoga énergétique

« L’Âme est notre essence profonde, elle est notre identité immatérielle. Elle est la partie éternelle de notre Être. En tant que professeur de yoga, journaliste, Âme sensible en quête de connexion, d’élévation, depuis toujours, ma vision de l’Âme se rapproche de celle de la philosophie indienne.

Dans le contexte du yoga, selon le cycle des réincarnations, cette entité mystérieuse préexiste à la naissance, transcende le corps physique et survit à la mort. C’est elle qui nous choisit pour vivre l’expérience terrestre de l’incarnation. Elle plane au-dessus de nous au moment de notre conception, s’incarne en nous alors que nous sommes in utero et se détache de notre corps physique à notre mort. Avant de repartir dans un corps physique ou pas, l’ Âme vogue, s’élève, s’évade, erre parfois… Elle parcourt plusieurs vies, comme différents pays jusqu’à atteindre un état d’illumination, de libération spirituelle.

Dans la culture védique ancienne de l’Inde, datant de plusieurs milliers d’années, le mot « Yoga » signifie « Union » en sanscrit. L’Union entre le Corps, l’Esprit et l’Âme. Cette discipline qui harmonise l’Être, nous envisage de manière holistique, dans notre globalité avec toutes nos dimensions des plus matérielles aux plus immatérielles, des plus grossières aux plus subtiles.

L’Âme est notre conscience pure, elle est notre accès à la source, au divin. La pratique du yoga vise à réaliser cette Union entre l’individu et l’univers. Elle permet, comme d’autres pratiques spirituelles, cette connexion avec la source divine. Le but ultime de l’Âme étant l’Éveil. »

Alexandre Lafleche, créateur de jeux bienveillants sur le site Citizenline

« L’âme évoque pour moi le petit supplément de vie qui est le lien corps cœur et esprit. Les termes originaux en hébreu nèphèsh [נפׁש] et en grec psyché qui décrit un cerveau capable de nous connecter au ciel. Cette dernière est aussi le premier souffle de vie vers une vie éternelle. en réalité, l’âme est à la fois matérielle et immatérielle c’est pourquoi l’âme peut être considérée comme la continuité de la vie terrestre par la résurrection de la chair en une présence céleste. 

Finalement, l’âme reste un grand mystère pour l’être humain et que seul le créateur du monde en a la compréhension. L’âme est aussi ce qui nous permet de nourrir notre foi. Une foi qui s’éprouve autant dans sa réalité visible qu’invisible. Le salut de l’âme n’est-il pas aussi dans la considération de notre existence à veiller sur le vivant et sur ceux qui sont au ciel. » 

Maheva Angelmann, créatrice de parfums et de bougies à l’ancienne, ancienne restauratrice.

« Les yeux sont le miroir de l’âme, cela en dit beaucoup sur la personne. Selon moi, l’âme d’une personne est très importante, car cela me permet de comprendre si elle est bonne ou pas, si elle est cohérente. Cela définit également si la personne est bienveillante, si elle fait les bons choix, si elle est gentille, si elle aide son prochain… etc. Je pense aussi que cela permet de choisir ses amis pour ce qu’ils sont, et non pour ce qu’ils ont. D’ailleurs, cela me fait penser aux expressions « tu as vendu ton âme au diable » ou « tu as une jolie âme ». En réalité, quand je m’intéresse à l’âme de quelqu’un, j’arrive à sentir quelque chose et cela me permet d’avoir du discernement sur ses intentions. Les yeux sont un judas de l’âme. C’est quelque chose de psychique. Pouvoir la comprendre nous permet d’être justes.

Pareil pour les animaux. Quand on regarde un animal, on voit son âme au travers de ses yeux, car il lui manque seulement la parole.

Par ailleurs, je pense qu’il est possible de capter l’âme d’une personne qui décède. En effet, on peut avoir des signes venant de sa part telles que sentir son parfum au coin d’une rue, penser à elle grâce à une photo, se remémorer un souvenir grâce à un paysage. Elles nous protègent. »

Mélodie Quercron, Sophrologue

« Souffle de vie qui contient notre essence même, brillante et authentique, bien au-delà des limites du temps, du corps physique et du mental. Mise en lumière d’une vérité transcendantale, immatérielle et spirituelle, qui unit chaque chose à un pur état d’être. »

Ekhi Busquet, designer

« l’âme est peut-être cette épaisseur qui jointe nos actes à nos paroles » 

Catherine Merveilleux, rédactrice en chef, écrivaine et essayiste

« Nombreux sont ceux qui emploient tous les jours le mot « âme » : Les yeux sont les miroirs
de l’âme, trouver son âme sœur, avoir la mort dans l’âme, corps et âmes, etc., mais, en
fait, qu’est-ce que l’âme ? Quel est son rapport au corps, à l’esprit ? En Occident ou sur
d’autres continents ? Étymologiquement, le mot âme vient du mot latin anima qui signifie souffle, respiration. C’est l’élan vital qui existe en chaque être vivant. Pour les Grecs, c’est la Psyché, cet élan qui existe en chaque être vivant et qui est à la fois pulsion de vie et spiritualité, immanence et transcendance.

De nombreux penseurs opposent le corps à l’âme. Le corps est alors le siège des pulsions, des désirs à assouvir et l’âme, le siège de la conscience où s’affrontent dans la dualité les notions de Bien et de Mal. L’âme est, en fait, surtout, le tabernacle de la spiritualité. Le mot « âme » a de nombreuses connotations religieuses, psychologiques et philosophiques. L’esprit, quant à lui, désigne les facultés intellectuelles de l’Homme, alors que le mot « âme » fait référence aux facultés morales, à l’entité ontologique qui se sépare du corps après la mort.

L’âme et l’esprit sont cependant inextricablement liés comme le démontre la phrase de Rabelais qui dit : « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme ».

Une pensée profonde et visionnaire, qui peut être considérée comme l’amorce de la bioéthique, cette discipline relativement moderne cherchant à concilier les capacités scientifiques et leur acceptabilité morale. Le film Oppenheimer de Christopher Nolan qui vient de sortir sur nos écrans le démontre bien, car lorsque Robert Oppenheimer comprend que la fission des atomes permet une énergie inégalable et que ses travaux conduisent à la création de la bombe qui irradia Hiroshima et de Nagasaki, il fut dépassé par sa propre création et bouleversé. Le film est une réflexion sur l’acte prométhéen d’un homme, qui avec son intelligence, mais sans conscience, fabriqua une arme capable de tout détruire et d’éradiquer l’humanité.

De nombreuses religions et de nombreuses philosophies croient en la transcendance de l’âme et pensent qu’après la mort du corps l’âme perdure, car elle est immortelle. Le Christianisme et de nombreuses religions monothéistes croient en l’immoralité de l’âme. Beaucoup de philosophes et de penseurs d’inspiration chrétienne comme Descartes, Malebranche, Leibziz et Berkeley considèrent Dieu comme origine et lien entre les âmes.

Dans de nombreuses religions, lorsqu’une personne meurt son âme la quitte et va vers un au-delà (un paradis ou un enfer).

L’âme est alors porteuse d’un espoir de vie éternelle, de
résurrection ou de réincarnation. Les Boudhistes, quant à eux, croient en la Métempsychose, c’est-à-dire à la réincarnation de l’âme dans un autre corps du même sexe, d’un autre sexe ou même d’un animal, selon le parcours de vie. Les religions, avec cette notion de la permanence de l’âme, atténuent la douleur de quitter la vie ou de perdre un être cher.

Certains pensent que les religions sont l’Opium du peuple comme le disait Karl Marx qui estimait que la croyance à la vie par l’immanence de l’âme après la mort n’était qu’un paradis artificiel empêchant l’homme de prendre conscience des véritables responsables de l’injustice sociale et de se rebeller. Selon lui, cet opium avait pour effet de rendre l’homme docile et soumis. Les animistes pensent, quant à eux, que tout élément naturel est investi d’une âme. Pour les hindous, il existerait même une âme universelle.

Pour ma part, j’aime bien ce concept d’âme universelle, de transcendance, d’immanence
et de conscience infinie.

J’aime ce concept de fusion, de transmission, de symbiose avec
l’univers et les autres êtres humains, cette passerelle entre le personnel et l’universel. » 

Flavio Borrelli, architecte artiste plasticien

On me demande donc de parler de l’Âme. Comment peut-on parler d’un terme que l’on
utilise souvent, mais que l’on ne connaît pas vraiment ? Et puis, je découvre que je n’ai que deux jours pour sortir quelque chose. Mais en fin de compte, le temps compte-t-il ? Écrire quelque chose sur l’âme n’a certainement rien à voir avec le temps. Si au lieu de deux jours, j’avais 50 ans pour y penser, j’aurais passé les 50 prochaines années à me questionner sur mon âme et me retrouver les 2 derniers jours à ne pas savoir encore quoi écrire. Mais j’ai deux jours et j’ai déjà compris une chose :

l’âme est quelque chose d’insaisissable. Fugace, éphémère, glissante. Comme un savon mouillé qui vous glisse entre les mains.

Parfois, j’ai eu l’impression de la saisir. Tout d’un coup, sans le vouloir, je la saisis instinctivement avant de la laisser partir. Cela m’arrive, par exemple, quand je ressens une émotion ou quand je vois une personne s’émouvoir. Alors je crois que la tristesse, la joie, le bonheur, la colère, l’émerveillement, la peur et toute autre émotion sont les vêtements dont l’âme se sert pour se manifester. D’autres fois, j’ai l’impression de rencontrer l’âme quand je suis face à quelque chose de très beau. Un panorama magnifique, un soleil à l’horizon, un oiseau en plein vol.

Ou par exemple, je rencontre l’âme face à un édifice antique en pierre. J’ai l’impression de rencontrer toutes les âmes qui ont contribué dans le temps à sa construction. Il me semble voir l’âme dans la taille des pierres, la finesse des formes et des détails. Et plus généralement, je crois que je rencontre l’âme quand il s’agit de qualité ou d’excellence. C’est pourquoi, peut-être, je peux la rencontrer aussi à travers des petits objets faits à la main. J’ai l’impression que la qualité d’une manufacture est un autre vêtement dont l’âme se sert pour se manifester.

Au contraire, l’âme, je ne la rencontre pas quand les choses ne sont pas faites par les hommes, mais par les machines.

Et surtout quand elles sont faites pour le simple fait d’être vendues et puis jetées. Je ne vois pas l’âme dans une paire de chaussures Nike, par exemple. Je ne vois pas l’âme dans le t-shirt H & M que je porte en ce moment. En effet, je ne vois pas l’âme dans les meubles IKEA, dans un sandwich Mc-Donald, et je ne la vois même pas dans tous les bâtiments qui ont été construits récemment à Marseille. Je vois d’autres choses à la place de l’âme, mais ça ne me semble pas être l’endroit pour en parler. Ce sera peut-être mon problème, mais en général je n’arrive pas à rencontrer facilement l’âme dans la condition de vie d’aujourd’hui, industrialisée à l’excès et virtualisée à tout prix. Mais, heureusement, j’arrive toujours à la trouver dans les choses les plus simples.

J’ai rencontré l’âme l’autre jour dans une assiette de spaghetti con vongole faite par mon père. J’ai cru rencontrer son âme mêlée à celle de la mer. Une fois encore, j’ai rencontré celle d’un cordonnier dont la passion de son travail a suffi pour lui faire briller les yeux pendant qu’il faisait briller à nouveau une paire de chaussures que quelqu’un d’autre aurait certainement jetées.

J’ai rencontré l’âme ce matin d’un collègue qui, me voyant désespéré face à un problème que je ne pouvais pas résoudre, me regarde profondément dans les yeux pour me dire : « Ne t’inquiète pas, je sais que tu y arriveras ! » Il me semble avoir rencontré son âme à travers son regard. Et plus généralement, il me semble rencontrer l’âme dans les regards des personnes, ces regards propres, sincères et profonds.

Il y a certains regards qui brillent d’une lumière particulière, une lumière mystérieuse et aveuglante, et c’est précisément là qu’il faudrait comprendre, par intuition, la véritable essence de l’âme.

Ces deux jours se sont donc écoulés et voici alors ma définition. L’âme est un catalyseur : une substance, ici, immatérielle qui crée, dirige, provoque, accélère les choses sans y participer. Mais c’est aussi un réceptacle. C’est tout ce qui à la fois génère et reçoit. C’est à la fois le rire et pouvoir faire rire. Ce sont les pleurs et susciter les pleurs. C’est le courage et ce qui nous donne du courage. C’est ce qui nous émerveille et nous rend capables d’émerveiller, c’est ce qui nous inspire et nous rend capables d’inspirer. L’âme est un lien, entre nous et nous-mêmes et entre nous-mêmes et le monde. C’est la vie et ce qui nous rend capables de vivre.

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Article écrit par des personnes ayant une belle âme.

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