Le pardon : un geste intime qui libère

Le pardon est l’un des leviers de guérison les plus puissants qui existent au monde. Il élève votre conscience collective et personnelle afin de diriger vos âmes vers ce qui est élevé. Dans une société où la peur et les rancunes prennent une place prépondérante, comment le pardon peut-il sortir de la case de la rareté et devenir un style de vie ?

L’étymologie du mot pardon ou encore du mot pardonner vous donne davantage d’indications sur la posture à adopter. En effet, pardonner signifie littéralement : « donner complètement », « accorder entièrement », « remettre totalement ». L’idée est donc d’incarner une position : celle du don de vous-même qui vous libère et qui permet aussi de libérer l’autre. Bien entendu, pardonner ne signifie pas excuser ou oublier. En réalité, l’acte de pardon est une bénédiction que vous vous donnez afin de ne plus laisser une blessure agir sur votre présent. « Le pardon n’est pas un cadeau à l’autre, c’est un cadeau à soi-même », explique la psychologue clinicienne Sophie Martin. Selon elle, la rancune agit comme un poison lent : elle alimente le stress, la colère et parfois même des troubles physiques.

Quand ce processus commence à s’installer dans votre vie, il passe par plusieurs étapes : reconnaître la douleur, accepter la colère puis décider consciemment de vous libérer du poids. De quel poids parlons-nous ? Du poids de la faute de l’autre. Pardonner, c’est sortir de la prison du ressentiment, pas forcément parce que l’autre le mérite.

Au-delà de l’intime, le pardon a une portée sociale. Dans vos familles, il évite les fractures durables. Dans la société, il favorise la réconciliation. L’histoire récente en offre des exemples puissants. Par exemple, Nelson Mandela en Afrique du Sud ou encore le processus de vérité et de réconciliation au Rwanda. Le pardon s’est révélé être un outil politique capable de reconstruire un peuple.

Le pardon : un défi contemporain

À l’ère des réseaux sociaux où chaque offense est amplifiée, le pardon semble obsolète. Vos plateformes vous donnent une voix afin d’exprimer vos opinions. Celles-ci semblent vraies pour vous. D’ailleurs, elles définissent souvent une part de votre identité, mais il n’est pas de votre ressort de faire entendre raison. Savoir garder un esprit et un cœur ouverts aux différents avis des autres, c’est laisser une place à l’écoute et à l’amour.

Briser le cycle des représailles et de l’offense, c’est choisir d’incarner votre vision mais de ne pas l’imposer aux autres. En agissant de la sorte, vous mettez fin au cycle de la rancune et de la vengeance. Refuser d’alimenter la spirale infernale de la colère sur les réseaux sociaux, c’est créer un espace sûr où vous pouvez vous exprimer sans juger l’autre.

Il ne s’agit pas de banaliser l’offense ou de minimiser vos blessures, mais de choisir une autre voie : transformer la blessure en force, redonner de la valeur à la réconciliation ou, du moins, à la paix intérieure. Le pardon est aussi un moyen de ne pas vous rabaisser au même niveau que les individus qui vous feraient du mal. C’est choisir une voie qui implique d’être souverain de vos choix.

Par ailleurs, il est possible de distinguer deux types de pardon :

Le pardon intrapersonnel : un travail sur vous-même, parfois sans que l’autre y participe. C’est le choix de ne plus être prisonnier ou prisonnière de votre colère.
Le pardon interpersonnel : lorsqu’il y a un échange, une demande, une reconnaissance de la faute. Celui-ci implique la relation et peut mener à la réconciliation.

Bien distinguer les deux, c’est ne pas faire d’amalgame. C’est comprendre que vous pouvez aller plus loin pour votre guérison personnelle. Par conséquent, cela conduit le conscient collectif à développer une maturité émotionnelle. En effet, si chacun de vous choisissait de changer d’approche sur le pardon, vous en inspireriez d’autres et ainsi de suite. Vous avez le pouvoir d’agir sur votre propre comportement, pas sur celui des autres. Il n’est pas de votre ressort de juger les décisions des gens, mais vous pouvez agir sur ce que vous faites, dites et pensez.

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Nicolas Lopez