Précarité et antisémitisme, l’alerte du Fonds Social Juif Unifié

À Paris, le Fonds Social Juif Unifié (FSJU) tire la sonnette d’alarme. La précarité progresse au sein de la population juive de France, comme dans l’ensemble de la société. Mais elle se conjugue aujourd’hui à un facteur aggravant : la recrudescence des actes antisémites. Une situation qui crée une vulnérabilité spécifique, plus lourde et plus anxiogène.

Présent sur tout le territoire, le FSJU accompagne chaque année des dizaines de milliers de personnes. Familles fragilisées, personnes âgées isolées, étudiants, travailleurs précaires. Les équipes constatent une hausse nette des demandes d’aide. Les difficultés économiques s’intensifient. Les parcours de vie se fragilisent. À cela s’ajoute un climat d’insécurité inédit. EN effet, selon les chiffres du Service de Protection de la Communauté Juive (SPCJ), 1 065 actes antisémites sont recensés en 2025, dont 117 actes de violence physique. Cette réalité pèse sur le quotidien. Elle freine l’accès aux lieux d’aide. Ensuite, elle renforce l’isolement. Enfin, elle accroît la charge psychologique des publics les plus fragiles.

Le FSJU observe également une évolution préoccupante de son environnement partenarial.

Lors de la Tsédaka, grande campagne annuelle de solidarité, certains acteurs culturels et institutionnels hésitent à s’associer. En réalité, la crainte de polémiques, dans un contexte international tendu, freine les engagements. Cette prudence survient pourtant au moment où les besoins explosent. Le FSJU tient à le rappeler clairement : les actions sociales menées en France n’ont aucun lien avec les conflits internationaux. Lutter contre la pauvreté et contre l’antisémitisme ne signifie soutenir aucune politique étrangère. Aucune confusion ne doit être faite entre la situation au Proche-Orient et la réalité sociale des citoyens juifs en France. La solidarité ne doit pas être conditionnelle.

Ce retrait de partenaires fragilise la mobilisation de ressources essentielles. Il fait peser un risque d’isolement accru. Et, à terme, celui d’un repli communautaire subi, contraire aux valeurs républicaines. Fort de plus de 70 ans d’action, le FSJU reste un observateur central des fragilités sociales. « La pauvreté, nous savons la combattre. La peur, nous savons l’accompagner. Mais lorsque la solidarité recule, le danger devient collectif », souligne Ariel Goldmann, président du FSJU.

Finalement, le FSJU appelle à une vigilance partagée. À un soutien renforcé. Et à un engagement solidaire, lucide et apaisé, au service des plus vulnérables, sans amalgames ni divisions.

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Nicolas Lopez.

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