L’élégance à l’état brut : Rencontre avec Numa Figuccia

Dans un univers où les tendances s’enchaînent à vitesse folle, Numa Figuccia choisit la voie du sens, du geste juste et du vêtement pensé comme une œuvre. Styliste et designer installé entre Aix-en-Provence et Marseille, il façonne une mode unisexe, contemporaine et épurée.

La mode de Numa est à la croisée de l’artisanat local et du design minimaliste. Chaque pièce raconte une histoire silencieuse : celle du temps, du savoir-faire, de la matière. Numa ne cherche pas à séduire par l’excès. Il propose un vestiaire sincère, inspiré par la nature, l’architecture, et les lumières du Sud. Dans sa vision, le vêtement devient un langage, une manière d’habiter le monde avec justesse et intention.

Présentez vous en quelques lignes

Numa Figuccia
Je m’appelle Numa Figuccia. Je suis styliste et designer mode depuis cinq ans. Mon parcours a commencé à Paris, où j’ai travaillé comme assistant-directeur artistique. Cette expérience m’a permis de me forger une vision précise de l’univers de la mode, entre exigence et créativité. En 2018, j’ai décidé de revenir dans le Sud et de lancer ma propre marque à Aix-en-Provence, avec le souhait de créer un vestiaire unisexe, contemporain et haut de gamme.

Mon approche met en avant l’artisanat local et le savoir-faire français. Chaque pièce que je conçois est pensée pour être durable, authentique et élégante, avec une attention particulière portée aux matières et aux détails. Je cherche à créer des vêtements qui racontent une histoire, tout en restant ancrés dans le quotidien de celles et ceux qui les portent.

Quelle est votre vision de la vie ?

Numa Figuccia
Deux proverbes me suivent comme des mantras : « On n’a rien sans rien » et « Vivre l’instant présent ». Pour moi, chaque journée est une opportunité de créer, de s’améliorer, de douter aussi, mais surtout de faire. Je crois que la persévérance est une forme de foi. Dans ce métier, il faut savoir s’ancrer dans le présent, mais garder les yeux tournés vers l’horizon. J’essaie de rester dans un équilibre entre rigueur et liberté. Mon travail est ma passion, mais c’est aussi un mode de vie.

Quelles sont vos sources d’inspiration ? 

Numa Figuccia
Je puise énormément dans la nature. Elle est, pour moi, une source inépuisable de poésie et de contrastes. J’aime la fraîcheur délicate de l’aube, les lumières orangées d’un coucher de soleil en Méditerranée. Enfin, j’aime les ambiances tamisées du soir juste avant la nuit.

L’architecture, surtout contemporaine et minimaliste, m’inspire aussi beaucoup. En effet, la manière dont les volumes dialoguent avec la lumière, la rigueur des lignes, la sincérité des matières m’émeuvent beaucoup. L’art contemporain m’aide à me décaler, à penser autrement, à prendre des risques dans la composition d’une silhouette ou le choix d’un tissu.

Pensez vous que vous pouvez apporter quelque chose de différent à Marseille ? 

Numa Figuccia
Oui, je l’espère. Marseille est une ville brute, pleine de contrastes. Mon ambition est de l’inscrire dans un nouveau récit, celui d’une élégance sobre, pure, qui ne renie pas l’identité marseillaise mais qui vient la sublimer. Je veux montrer qu’on peut faire de la mode à Marseille avec exigence, précision et émotion. Qu’on peut conjuguer artisanat, modernité et ancrage local, sans tomber dans les clichés ni les compromis.

Avez-vous également de nouveaux projets en tête ?

Numa Figuccia
Oui, plusieurs ! J’aimerais collaborer avec des artistes (plasticiens, photographes, musiciens) pour créer des pièces uniques, à la frontière entre la mode et l’art. Ces projets me tiennent à cœur car ils incarnent une idée du partage, de la création collective. Je travaille aussi sur une ligne capsule entièrement upcyclée. En réalité, cette dernière mettrait en lumière le réemploi comme moteur de création, et non comme simple contrainte.

Les 5 adresses marseillaises dont vous ne pouvez pas vous passer ?

Numa

  • Maison Empereur : Une véritable institution. Cette quincaillerie est un voyage dans le temps, une ode aux objets bien faits.
  • La Friche : Pour son énergie, sa mixité, sa capacité à faire dialoguer les arts et les publics.
  • Marianne Cat : Une boutique pointue et humaine où l’on trouve toujours une pièce forte.
  • Victor Art Store : Ce café-coworking aujourd’hui fermé a été un lieu inspirant et stimulant pour moi.
  • Le cabanon de Paulette : Pour un moment suspendu l’été, entre amis, au bord de l’eau. Simple, joyeux, vrai.
Un conseil a donner à nos lecteurs qui auraient envie de voir réaliser leurs rêves ?

Numa Figuccia
Ne jamais attendre que tout soit parfait pour se lancer. Faire, défaire, refaire… C’est ainsi qu’on apprend et qu’on progresse. Il faut accepter l’imperfection comme une étape vers la justesse. Mais surtout : il faut prendre du plaisir à créer. Rêver, c’est bien. Réaliser ses rêves en y mettant du cœur, c’est encore mieux.

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Nicolas Lopez

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